JEUNE, TALENTUEUX ET NOIR - CONFERENCE
Le 08/02/2018
17H00 - Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains
LE CINEMA DE CHARLES BURNETT ET HAILE GERIMA
CONFERENCE DE MARIE-PIERRE DUHAMEL MULLER
«To be Young, Gifted and Black»,
Un des hymnes du Mouvement des droits civiques composé et chanté par Nina Simone en 1969
A la fin des années 60, l’école de cinéma de l’université de Californie (UCLA) instaure un programme destiné à favoriser l’entrée d’étudiants issus des minorités. Parmi eux, les étudiants africains et africains-américains s’engagent dans la création de représentations libres du quotidien et des destins des populations noires, contre les conventions du cinéma dominant et face à l’indifférence du « système cinéma » de l’époque. De là naîtront des solidarités de travail dont l’histoire du cinéma a peu d’exemples aussi brillants.
Cet engagement esthétique et politique marque les filmographies de Charles Burnett et d’Hailé Gerima, qui devinrent amis et complices de travail sur le campus californien.
Né en 1944 au Mississippi, grandi dans le ghetto de Los Angeles, directeur de la photographie et scénariste,
Charles Burnett est une des figures de référence du cinéma américain, et « Killer of Sheep » (qu’il présenta comme film de fin d’études à UCLA) fait partie de ces classiques dont la force et l’actualité ne cessent de se manifester à chaque vision. Le conteur subtil des vies précaires et des rêves des habitants du ghetto, de la culture du Sud et des figures de l’histoire afro-américaine, vient (enfin) d’être reconnu d’un Oscar à la carrière par un système hollywoodien qui n’a jamais été de son côté. Né en 1946 en Éthiopie, installé aux États-Unis depuis 1968 sans jamais avoir renoncé à sa nationalité éthiopienne, Hailé Gerima a toujours revendiqué et pratiqué la plus farouche indépendance. Des combats et des destins des Noirs des ghettos américains aux tourments et aux luttes du peuple éthiopien, chaque film de Hailé Gerima raconte une prise de conscience, qui advient au point où la violence de l’oppression n’est plus perçue comme une fatalité, où la nécessité d’agir prend le pas sur la résignation, où l’amnésie cède la place à la mémoire. C’est le parcours de Ned Charles, l’antihéros de « Ashes and Embers » et d’Aber, l’intellectuel éthiopien de « Teza ». Le rapprochement de ces deux trajectoires et le dialogue que les œuvres entretiennent - où la musique et le jazz jouent un rôle central - permet de rencontrer et d’interroger l’histoire des cinéastes noirs américains, et plus largement les partis-pris esthétiques et politiques d’un cinéma qui continue aujourd’hui à faire entendre une voix nécessaire.
Charles Burnett et Hailé Gerima sont toujours au travail.
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Le 08/02/2018 - 17h00 - Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
PROGRAMME DETAILLE (présentation, synopsis, photos...)
www.heure-exquise.org/telechargement/Burnett-Gerima-progweb.pdf
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Réservations et pré-ventes sans frais dans l’espace billetterie
ATTENTION Pas de paiement par CB sur place
Les horaires indiqués correspondent au début de la conférence et des séances de projection.
Ouverture des portes : 30mn avant
Par respect pour les œuvres et le public, l’entrée en salle peut être refusée après le début de la séance, dans ce cas les
billets ne sont pas remboursés
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Heure Exquise ! remercie Marie-Pierre Duhamel Muller, Hailé Gérima et Charles Burnett, Merawi Gerima, Dennis Doros (Milestone films), Sankofa Video & Bookstore, La Cinémathèque royale de Belgique, Le Jeu de Paume, le Festival Cinéma du Réel, Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains.
credit photo : Teza / copyright : Burnett
