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Auteur
Caritey Rémi

Caritey Rémi

né(e) en 1957

photographe, réalisateur

Né à Remiremont en 1957, Rémi Caritey conserve l’empreinte forte de la forêt vosgienne, dont il avait ressenti enfant toute la magie. Lycéen, il pratique la photographie et le tirage noir et blanc. Il acquiert une caméra 8 mm et met en scène jardins, montagnes et amis. Pour ne pas porter d’uniforme en forêt, il écarte le métier de garde forestier et, pour ne pas entrer en photographie dans un cadre scolaire, il opte pour des études d’architecture intérieure aux Beaux-Arts de Nancy. En 1977, diplôme en poche, il reprend son cheminement photographique en toute liberté, y compris celle d’une année sans déclenchement afin de tester le renoncement à cette passion.
Ces années de formation autodidacte à la photographie et au cinéma sont aussi celles des premières saisons de récoltes de graines d’arbres, pour lesquelles Rémi Caritey fréquente les plus beaux massifs répertoriés en tant que peuplements semenciers par l’Office national des forêts. Ces récoltes s’effectuent à la cime des arbres et, outre le plaisir – et les dangers – d’escalader des géants, sont prétexte à des bivouacs prolongés, que ce soit dans les Landes, les Pyrénées, le Massif central, le Luberon, le Bassin parisien, le Jura ou les Vosges, ou bien en Alsace et en Normandie… Des journées entières dans les arbres !
Rémi Caritey découvre l’Afrique en 1981, par le biais d’une amie sociologue au Sénégal. En 1985, il applique un regard ethnographique sur son village natal et réalise une série de portraits d’automobilistes lors du passage à la station-service – vue comme l’oasis des pays développés. Cette série d’images, « Station en service », donnera lieu à plusieurs publications et expositions. Photographe pour Libération à cette date, il réalise les portraits du jour et couvre l’actualité socioculturelle. Il réalise par ailleurs L’Autocar qui, s’attachant aux pas de ses protagonistes, révèle le miroir aux alouettes d’un voyage organisé en Thaïlande. En 1989, il s’éloigne du journalisme pour renouer avec la lenteur en voyage, et s’établit pour un an au Sénégal dans un village de Casamance, à Diakène-Diola, où il installe son laboratoire photographique. Dans un studio de toile, en lumière du jour, il photographie ses voisins et les objets de leur vie quotidienne. Ce travail, « Eebiteye », sera exposé en 1990 et publié dans L’Autre Journal ainsi que dans Le Monde diplomatique.
De retour dans les Vosges, Rémi Caritey renoue avec le rythme des bivouacs saisonniers en forêt pour les récoltes de graines d’arbres, alternant avec des séjours au Sénégal où il retrouve les habitants de Diakène-Diola, dorénavant réfugiés à Dakar. Entre 1990 et 1994, il produit en 16 mm Œil-Village, un journal d’exil qui relie l’Afrique et les Vosges.
En 1996, Rémi Caritey s’installe en Côte-d’Ivoire, où il photographie les chantiers de la Société de développement des forêts. Il réalise aussi Gardiens de la terre pour lequel il fréquente la confrérie des chasseurs dozos afin de présenter comment les communautés villageoises africaines s’insèrent avec sagesse et respect dans leur environnement naturel : une insertion contrariée par l’administration qui se sent menacée par cette autorité traditionnelle à laquelle elle prétend se substituer. Dans Hippotrague, il filme en outre la création du parc national du mont Sangbé, pour laquelle se pose la question de délocaliser cinq villages, un parc national se devant d’être inhabité. C’est un troublant dossier que celui de l’application d’une stricte réglementation à un territoire de vie : exclure l’humain de la nature pour mieux la préserver !
Les troubles politiques qui secouent la Côte-d’Ivoire à partir de 2000 mettent un terme brutal à tous les projets de Rémi Caritey. Son retour en France signifie un retour aux forêts et aux récoltes saisonnières, quoique la figure de l’arbre se soit enrichie des visions africaines. Son activité professionnelle multimédia s’articule désormais autour de l’écosystème forestier. En 2005, il rencontre José Le Piez, le créateur des Arbrassons, et esquisse le film L’Arbre en nous sur ces pièces d’arbres sculptées qui, caressées, résonnent d’harmoniques et évoquent l’instrument sacré qui apaise les génies de la forêt en Papousie-Nouvelle-Guinée.


source:http://www.transboreal.fr/auteurs.php?id=383&page=biographie

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