CALDERON (LE)

de MUSIAL Jean-Marc

FRANCE, 2002, 00:34:00

Production : ATTILA, DRAC Nord Pas-de-Calais, LE PHENIX, SCENE NATIONALE de VALENCIENNES, STUDIO NATIONAL DES ARTS CONTEMPORAINS LE FRESNOY
Genre : Fiction
Mots-clés : Hommage, Relation, Théâtre

Résumé :
D'après l'œuvre théâtrale de Pier Paolo PASOLINI
Voir ce film projeté sur le site vivant de Calderon (3 heures de création théâtrale pour 16 épisodes, 11 acteurs et 4 cadreurs) ou voir cet objet cinématographique pour lui-même ne relève pas de la même émotion. Forcément, la première forme est un désir de partition totale, l'autre est une quintessence picturale. Pour ce film et parce qu'il devait être organique, j'ai dû créer une sémiologie détournée de la réalité textuelle pasolinienne. L'action est contenue dans le cadre et dans les mots. Le hors-cadre a une double destination, il est à la fois cinématographique mais aussi théâtral. Le film tendant à devenir une autre structure que le film. Ce film paraît anti-moderne par ses signes mais il est férocement précis dans ce qu'il désigne sans cesse : le rapport intime avec le pouvoir. On ne peut toutefois le qualifier de politique, car in-actu, même s'il se heurte à l'irreprésentabilité de l'univers des camps de concentration, où désormais les Rosaura n'auront plus d'autres lieux où se réveiller.
Le monologue parallèle de Basilio (homme de pouvoir, extrêmement élégant, portant autour du cou le collier masaï du coupeur de tête) est une prise de conscience ouverte : son pouvoir dorénavant se recrée en générant lui-même sa propre contestation et en absorbant par un fascisme ordinaire le corps et l’esprit de l'autre pour mieux être servi. Voilà pourquoi on voit Basilio transfiguré en infante et versant de l'eau dans une bassine et témoignant ainsi d'une vielle recette alchimique et psychologique (l'anima). Il y a le rêve extérieur et la réalité intérieure. Le passage de l'un à l'autre se fait par les anges du maître (Melainos, l'obscur/Leucos, le lumineux). La perversion du pouvoir est qu'il propose en cachette un modèle de révolte, qui reste dialectique mais se présente comme une force obscure et mystérieuse.
Basilio : "Je leur ai enseigné la langue de la révolte et de la révolution. J'ai beaucoup risqué, n'empêche qu'à présent je les récupère. Parce qu'aucune contestation contre moi n'est sincère." (Jean-Marc MUSIAL - 2002 )

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