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LYNN HERSHMAN

LYNN HERSHMAN

CHIMAERA MONOGRAPHIE

OUVRAGE COLLECTIF

CICV Montbéliard Belfort, 1992, HERIMONCOURT

Type de document : ouvrage monographique
Langue : anglais
Nombre de pages : 135 pages

Monographie - Avec des textes de Moira Roth, David James, Pierre Restany, Stephen Sarrazin, Diane Tani et Lynn Hershman. Lynn Hershman est née en 1941 à Cleveland, Ohio, où son père a immigré depuis Montréal. Elle est titulaire d'un baccalauréat en éducation, en administration muséale et en art de la Case Western Reserve University, de Cleveland (1963) et d'un diplôme de maîtrise en art à la San Francisco State University (1972). En 1995, elle reçoit le prix Siemens-Medienkunstpreis, du Zentrum für Kunst und Medientechnologie de Karlsruhe, en Allemagne, également décerné la même année à Jean Baudrillard, Peter Greenaway, Steina et Woody Vasulka. En 1998, la Flintridge Foundation lui attribue un prix pour l'ensemble de sa carrière en arts visuels. En 1999, elle mérite le Golden Nica Prix à Ars Electronica à Linz, Autriche. Elle vit et travaille à San Francisco, Californie. Une partie de son mémoire de maîtrise consiste à rédiger de la critique d'art sous trois pseudonymes : Prudence Juris, Herbert Goode et Gay Abandon. Son travail artistique est à l'époque sculptural, sa production se composant notamment de figurines de cire. En 1972, elle expose certaines de ces figurines au University Art Museum de Berkeley, accompagnées d'enregistrements sonores de respirations et de voix. Le musée met fin à l'exposition sous prétexte que le son n'a pas sa place dans un musée d'art! En 1973, elle réalise avec Eleanor Coppola, l'une des premières installations hors galerie, "The Dante Hotel", pour laquelle chacune des artistes loue une chambre qu'elle meuble d'objets divers. Dans le cas de Hershman, les objets évoquent des traces laissées par ses occupants et par les visiteurs qui peuvent recréer des fragments de vies fictives. Hershman s'intéresse alors aux strates spécifiques de vie que recèle un lieu précis dans un environnement socioéconomique donné. À partir de ce moment, on retrouve chez elle quelques-uns des éléments qui caractérisent son travail : l'utilisation de masques et de persona afin d'explorer « l'identité, la réalité et la vérité » Déjà en 1962, une oeuvre intitulée "Self-Portrait as Another Person" donne à voir l'intérêt pour la mascarade et la persona, central à son travail. Dans les années 1970, soit de 1973 à 1978, la création de Roberta Breitmore devient son oeuvre majeure : Roberta Breitmore est une persona qu'adopte Hershman pendant ces quelques années, la transformation s'effectuant à l'aide de perruques, de maquillage et de vêtements. Par l'intermédiaire de la validation bureaucratique (permis de conduire, cartes de crédit, adresse et compte de banque, profil psychologique, etc.), le personnage fictif devient pratiquement réel, une sorte de renversement de la fiction en réalité. Aujourd'hui, il ne reste plus pour témoigner de son existence que des artefacts divers - journal intime, lettres, photographies et documents divers. Cette oeuvre se compose essentiellement des aventures vécues par Roberta. L'une de ces aventures, bien réelle, concerne sa rencontre dans un parc avec un homme répondant à l'annonce placée pour trouver un colocataire. Roberta se retrouvera entourée de trois hommes faisant partie d'un réseau de prostitution à qui elle échappera en filant dans une toilette publique pour enlever son accoutrement. "Roberta Breitmore" permet à Hershman de souligner certaines problématiques féministes, notamment comment les femmes voient leur identité définie socialement par l'environnement social et culturel, comment elles sont victimes des structures et des conditionnements imposés. En 1978, plutôt que de se suicider comme l'avait d'abord prévu l'artiste, Roberta finira ses jours lors d'un exorcisme à la crypte de Lucrèce Borgia à Ferrara, en Italie. Lynn Gumpert et Ned Rifkin, conservateurs de l'exposition "Persona" tenue au New Museum de New York, écrivent à propos de "Roberta Breitmore" « La performance finale évoque les origines alchimiques de Roberta puisqu'elle porte sur le double, la transformation par le feu et la renaissance à partir des cendres. Elle indique également un changement chez Roberta, son attitude passive devient active et, comme le souhaitait Hershman, de victime, elle devient conquérante.  Ce n'est qu'à la fin des années 1970 que Lynn Hershman commence à travailler avec le médium vidéographique avec lequel elle poursuivra l'exploration de thèmes et de problématiques similaires : les relations de l'identité avec les structures sociales et culturelles de même qu'avec l'environnement médiatique, l'impuissance du sujet féminin dans ces contextes et le processus qui permet d'élaborer un pouvoir personnel grâce à la critique et l'utilisation des médias. Depuis le début des années 1980, elle a réalisé plus d'une trentaine de vidéogrammes de tous genres. (www.fondation-langlois.org)

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